Si vous demeurez à Dunany depuis quelque temps vous avez sans doute entendu parler de l’utriculaire pourpre au lac Black, Purple Bladderwort en anglais. L’Utricularia purpurea est une plante carnivore qu’on retrouve dans plusieurs plans d’eau dans l’est de l’Amérique du nord mais plus rarement dans les Laurentides. Lorsqu’il y en a beaucoup, c’est gênant mais cette plante est inoffensive.
Vous allez maintenant découvrir à quoi elle ressemble sous l’eau grâce à ce court montage vidéo tourné en juin 2015 dans la section est du lac Black l’été dernier par le Dr. Richard Carigran de l’université de Montréal et grand spécialiste des lacs au Québec. Il est aussi un membre actif du GRIL (Groupe de recherche inter universitaire en limnologie)
Sur le montage, vous verrez apparaitre les noms des plantes en ordre d’entrée en scène. D’abord la Vallisnérie américaine, puis la Brasénie de Schreber, le Potamot à large feuilles et enfin l’Utriculaire pourpre. Puis, en fin de programme, une valse des plantes précédemment citées et du Potamot émergé pour clore le programme. On retrouve toutes ces plantes, à l’exception de l’utriculaire pourpre, dans chacun de nos lacs.
Son conseil. Ne faites rien. Vous pouvez facilement faire plus de mal que de bien.
On ne sait pas depuis combien de temps cette plante habite le lac Black. Je suis arrivé à Dunany en 1996 et me souviens très bien d’en avoir entendu à moult reprises lors des AGA du début des années 2000.
Toutefois, j’ai en main un copie d’un rapport du Collège Vanier de 1981 * à propos de la vie aquatique dans les lacs Boyd et Black qui ne mentionne pas la présence d’utriculaire pourpre dans sa liste des principales plantes recensées au lac Black. Étrange!
Pas plus qu’on ne mentionne l’abondance des plantes aquatiques dans le lac alors qu’elles le sont comme le montre cette carte des macrophytes qui elle date de 2013.
Cette année-là, comme durant les années subséquentes, on a observé une forte densité de plantes aquatiques sur le lac et, surtout, de l’utriculaire pourpre, principalement dans la baie à l’extrémité est du lac.
Les observations faites jusqu’à ce moment nous laissaient croire que plus le niveau de l’eau était élevé, moins il y avait de plantes. Cette théorie a coulé à pic en 2019: le niveau de l’eau du lac était élevé, l’eau chaude mais la superficie occupée par l’utriculaire était réduite de 40 à 50%. Cette diminution de la superficie couverte d’utriculaire pourpre s’est poursuivie en 2020 ou la réduction de la superficie couverte a été de 80 % par rapport aux années antérieures à 2019. Puis en 2021, la couverture d’utriculaire n’était plus que 10%. En 2022, elle a doublé à 20% par rapport à l’année précédente.
Et puis, en 2024, la couverture s’est considérablement élargie.
On sait peu de choses sur cette plante. Très peu de recherches ont été publiées même s’il existe une organisation appelée International Carnivorous Plants Society. Il y a peu de choses sur la plante.
Mes recherches m’amènent à la conclusion suivante :
- Le climat est le principal moteur des changements que nous avons observés, notamment la température et l’humidité.
- Une eau plus chaude combinée à une humidité élevée, en particulier à de fortes pluies, stimulent l’expansion de la plante.
- Évidemment, à l’inverse, une eau plus froide combinée à un temps sec aura l’effet contraire.
En résumé : nous sommes confrontés à un phénomène cyclique entraîné par la météo. La température, les précipitations et les changements saisonniers ont un impact sur le cycle de croissance des utriculaires. Des températures plus chaudes peuvent favoriser leur croissance, tandis que des événements météorologiques extrêmes, tels que des sécheresses ou des pluies abondantes, comme celles que nous avons connues en 2024, peuvent modifier leurs habitats, favorisant ou entravant leur expansion.
Nous continuerons à documenter le phénomène de façon à améliorer nos connaissances et partagerons ces informations avec la communauté scientifique pour bénéficier de ses lumières.
* A Preliminary Aquatic Survey Boyd and Black Lakes, Quebec. Technical report No. 5a 1982 H.J. Smart D.J. Oxley – Vanier College Fish and Wildlife Technology Program
Je vois sur le site beavenrond.ca que vous êtes envahis par le myriophylle à épis. Un gros problème.
Je vous suggère de communiquer avec les gens de votre association qui ont mis en ligne une carte montrant les zones à haute densité et les démarches entreprises pour en éliminer autant que possible.
Bonjour,
Nous semblons avoir cette plante dans notre lac (Lac Rond-Wentworth-Nord). Elle est de plus en plus présente et particulièrement cette année.
Nous sommes inquiets de l’ampleur et de l’expansion qu’elle prend dans notre lac. Nous aimerions savoir s’il y a une façon de l’enlever ou du moins, ralentir son expansion. Ou s’il y a un organisme qui pourrait nous aider avec ce problème.
En vous remerciant,
Nadine