Plusieurs d’entre vous ont dû se demander pourquoi je n’avais pas publié au printemps les résultats 2016 de nos lacs. La réponse est simple. Je viens tout juste de les recevoir. Mais pourquoi ce retard?
Et bien, voyez-vous, le laboratoire du ministère de l’Environnement a frappé un mur à la fin de l’été dernier. L’appareil qui mesure la teneur en phosphore s’est détraqué. Lorsque le nouvel équipement a été finalement installé, les échantillons étaient périmés. Résultat: des valeurs complètement folles. Si vous lisez attentivement les fiches, vous noterez une astérisque * à côté du troisième résultat pour dire que la valeur a été rejetée.
Cette situation a engendré de longs délais
La fiche du lac Black ici à droite en est un bon exemple. (Cliquez pour l’agrandir). Les deux premiers résultats – en microgrammes par litre – de 2,5 et 2,0 sont excellents. Mais le troisième à 0,6 n’a aucun sens.
La troisième colonne du tableau mesure le carbone organique dissous. C’est la mesure de la coloration de l’eau. Le lac Black est bien nommé; son niveau de coloration est plus élevé que celui des trois autres lacs.
Les gens de Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) m’assurent que l’on peut se fier totalement aux résultats des deux premiers échantillons ainsi qu’à ceux des années précédentes. De plus, le laboratoire s’est doté de nouveaux équipements.
Je vous invite maintenant à jeter un coup d’œil sur la fiche du lac Curran (ci-dessous).
Encore une fois des concentrations de 1,5 et 3,0 sont d’excellents résultats. Le troisième (1,0) a dû être mis de coté. L’écart n’est pas énorme; j’ai vu qu’un lac (Manitou) est passé de de 1,4 à 6,9. Ouf! Vous noterez aussi que la transparence est beaucoup plus élevée qu’au lac Black parce que l’eau y est très peu colorée. Mais en matière de transparence c’est toujours le lac Clair qui remporte la palme!
Nous sommes membres de RSVL depuis 2006 et avons pris des échantillons à chaque année si bien que nous avons assez de données pour établir une tendance. Et elle va dans la bonne direction.
Vous trouverez toutes les fiches de nos lacs – 2016 et pluriannuelles – ici.
Cette année, les retards du ministère de l’Environnement font qu’il n’y aura que deux prises d’échantillons, fin juillet et août.
Ici, un petit rappel s’impose. Les lacs sont notre principal actif. Si nous laissons nos lacs se détériorer, nos propriétés pourront perdre jusqu’à la moitié de leur valeur. D’où notre insistance auprès de nos municipalités pour qu’elles appliquent rigoureusement leur règlementation en matière d’installations septiques et de bandes riveraines qui sont nécessaires pour prévenir l’enrichissement en nutriments dans nos lacs. C’est aussi pourquoi il faut appuyer les interdits en matière d’engrais et de pesticides près de nos lacs. Enfin, nous vous rappelons l’importance de laver vos embarcations si vous les utilisez ailleurs que sur votre lac car un des plus grands dangers qui nous menacent est l’arrivée de plantes exotiques et invasives comme le myriophylle à épi déjà présent dans une quarantaine de lacs des Laurentides.
Excusez le prêche! J’espère que vous me pardonnerez!